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Sexualité : Le « tasfih », ou quand une vielle tradition prive les femmes de leur épanouissement sex

La sexualité féminine reste un sujet tabou en 2016... Il est temps de le briser et d'en parler librement.

Le « tasfih » est une pratique assez commune dans notre société, qui date de la période Hafside et qui n’a aucun rapport avec la religion musulmane. C’est un rituel conçu pour « protéger » les filles afin qu’elles restent vierges jusqu’au mariage.


Dès qu’elle a ses règles, la jeune fille doit se conformer à cette tradition sans donner son avis ou poser des questions. C’est en général une vieille dame, qui le fait pour toutes les filles de la région. Il existe deux genres de rituels : le premier consiste à passer sur « المنسج » et répéter 7 fois « je suis un mur, et l’homme est un fil ». La deuxième méthode consiste à mutiler le genou gauche de la fille, elle mangera ensuite des dattes ou des raisins secs trempés dans son sang en répétant la même phrase. « أنا حائط وابن الناس خيط ». La jeune fille devient alors une sorte de grande muraille impénétrable, sur laquelle se brisera le « fil » de l’homme qui tenterait de la pénétrer.


On peut expliquer cette tradition par le regard que porte la société sur le corps de la femme : C’est un objet de désir, une proie facile qui excite tous les hommes qui l’entourent. La femme ne doit ni éprouver du plaisir ni assouvir ses besoins sexuels, son vagin n’est qu’un « outils » de procréation.

Avec le « tasfih », elle sera protégée. N’oublions pas l’importance de la virginité dans notre société, considérée comme un garant de l’honneur familial. Une fille qui n’est pas vierge le jour de son mariage est répudiée sans aucune indulgence, elle est impure car elle a « sali » l’honneur de sa famille.


Penchons-nous maintenant sur les explications scientifiques. On a dit plus haut que la fille qui subit le « tasfih » développe une peur de l’homme, qu’elle considère désormais comme une menace, un méchant loup qui lui fera mal. Dès son jeune âge on l’empêche de parler aux inconnus, ou de s’attarder avec les garçons à l’école.

Elle développe petit à petit une peur qui se transformera en un réel blocage psychologique qui provoquera à son tour un blocage physique.


En effet, le vaginisme est un trouble psychique du comportement sexuel : la pénétration est une vraie menace pour la femme, c’est alors que le muscle du vagin se contracte d’une manière inconsciente et rend impossible toute pénétration. C’est comme notre réflexe de fermer les yeux au moment d’y mettre des gouttes. Le vagin se contracte par reflexe !


Tout s’explique alors… Persuadée qu’elle est impénétrable, la jeune fille le devient réellement. Et la galère commence le soir de son mariage, même si le « sort » est annulé par la même vieille dame, la jeune mariée aura des difficultés à avoir un rapport sexuel à cause de son vaginisme. Celui-ci se traite difficilement, il faut plusieurs séances chez un sexologue ou un gynécologue et beaucoup de compréhension de la part du compagnon.


Leila Chaibi a réalisé un excellent documentaire, Le Verrou, qui met en évidence la souffrance de ces filles « verrouillées », et nous pousse à réfléchir sur la véritable place de la femme dans notre société tunisienne.

SOURCE: tunivisions


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